Le mariage d'amour est devenu la norme de notre époque : il nous est aujourd'hui impossible de concevoir une union librement consentie qui ne soit pas fondée sur l'attachement réciproque et l'intensité des sentiments.
Cette exigence était, au xvie siècle, une idée neuve. L'historien peut à présent évaluer dans le détail et retracer les étapes d'une longue évolution qui a vu son aboutissement, au xviiie siècle, dans une « révolution sentimentale » consacrant la fidélité conjugale, la félicité construite au sein de la famille et le rôle central de l'enfant.
Pour étayer cette démonstration, ce sont des archives privées d'une extraordinaire richesse qui ont été utilisées dans cet ouvrage : correspondances des époux, journaux intimes, mémoires... Tous témoignent, avec force, de la constitution de ce nouvel univers amoureux, à mi-chemin entre l'amitié et la passion, également chères aux moralistes de l'Ancien Régime. Elles nous permettent ainsi de mieux comprendre comment l'amour conjugal s'est finalement imposé à l'homme des Lumières comme la meilleure voie d'accès au bonheur sur cette terre.